
C’est «un miroir magique pour améliorer sa communication », selon l’image employée par Laurent Vuarraz Voisin. Et c’est vrai que l’application Talkmobile a quelque chose de bluffant. Cette app a été développée par la start-up Talk.Swiss, basée à Orbe (VD) et à Microcity Neuchâtel et fondée par cet ancien journaliste. Depuis son passé à la RTS, Laurent Vuarraz Voisin s’est spécialisé dans la formation pour aider tout un chacun à améliorer sa communication. Ses formations s’adressent tant aux responsables d’entreprise ou d’équipe, aux politiciens, aux avocats qu’à toute personne devant prendre la parole et soigner ses relations.
La mission de Talk.Swiss, selon son responsable, c’est de mettre «la parole au centre pour réenchanter les organisations». Mais derrière ce slogan marketing se trouve une application à l’efficacité redoutable, dont Le Temps est le premier média à parler. Selon nos tests, l’app, en utilisant intelligemment des services d’intelligence artificielle, peut permettre d’améliorer sa communication orale.
Nouvelle app
Mais commençons par le début. En 2011, Laurent Vuarraz Voisin, fort de son expérience dans les médias, crée une méthode d’apprentissage basée sur des indicateurs chiffrés, convaincu que cette pédagogie doit accélérer les résultats. Il expérimente et forme, individuellement ou en petits groupes de huit individus au maximum, tout un chacun à mieux parler.
Depuis environ dix mois, Laurent Vuarraz Voisin a ajouté une application pour smartphone. «J’avais déjà l’idée d’utiliser l’intelligence artificielle il y a 10 ans pour s’autoanalyser, mais la technologie n’était pas mûre, raconte-t-il. Aujourd’hui, grâce à notre équipe interne et des partenariats avec l’institut Idiap de Martigny ou encore la HEIG-VD d’Yverdon, nous avons un service qui est au point.» Ces séminaires intensifs coûtent environ 1500 francs pour deux jours de formation en présentiel et un parcours de micro-leçons quotidiennes dans l’app baptisée Talkmobile.
Cette app «rend visible la parole par des données objectives», comme l’affirme Laurent Vuarraz Voisin. Une fois l’application téléchargée et son compte créé, il faut définir son objectif, comme «parler de soi-même avec brio», ou encore «négocier et vendre avec talent» et «réussir son pitch». Puis on passe aux travaux pratiques. Son smartphone face à soi, caméra allumée, on s’enregistre pour des séquences de la durée de son choix, en disant ce que l’on veut. Ces vidéos sont ensuite envoyées à la société Talk.Swiss qui les analyse automatiquement de manière sécurisée et confidentielle, assure-t-elle. Et très peu de temps après, les résultats sont disponibles, toujours au sein de l’app. Et on a alors face à soi une foule d’informations, présentées de manière simple. L’app analyse simultanément trois éléments principaux: la communication verbale, paraverbale et non verbale.
Objectiver un discours
Commençons par la première. On voit par exemple s’afficher sur l’écran un nuage de mots clés extraits de sa vidéo. Si tous les mots sont de taille similaire, cela veut a priori dire qu’aucun message clé impactant n’a été transmis dans la vidéo. Ce qui permet de s’améliorer. On voit aussi le type de verbes utilisés, avec le pourcentage de discours actif et passif. «Si vous voulez mobiliser votre audience, emmener vos collaborateurs ou votre public avec vous, il est préférable d’utiliser des formes actives. L’intelligence artificielle permet d’objectiver en quelques secondes notre discours», détaille Laurent Vuarraz Voisin.
Dans le cadre de la communication paraverbale, la vitesse d’élocution ou encore les bégaiements, pauses et inspirations sont affichées sur un graphique. Pour la communication non verbale, un graphe s’affiche montrant les moments où l’on exprime de la joie, de la peur ou de la colère, permettant de déterminer si l’émotion est congruente avec son discours. De manière ludique, plus on réalise de vidéos et de micro-leçons, plus on s’améliore, plus on gagne de points et l’on progresse. «Vous allez ainsi apprendre, selon vos objectifs, à être plus convaincants, plus sûr de vous, plus posé, ou plus engagé. Chaque fois, selon ce que vous cherchez à faire dans votre contexte», assure Laurent Vuarraz Voisin.
Convaincante selon nos tests, l’app est donc liée au suivi d’une formation de deux jours chez Talk.Swiss. A noter que Laurent Vuarraz Voisin cherche actuellement des investisseurs pour sa société afin de valoriser les brevets déposés – «ils doivent partager ma vision éthique de l’intelligence artificielle», complète- t-il.